Jusqu’au 19e siècle, les chansons populaires parlaient de la vie rurale, de l’amour et des rencontres dans les points d’eau du village et sous des banians, des paysages…Les chants étaient tantôt gais, tantôt plaintifs, tantôt mélancoliques. Gais car le peuple est par nature optimiste, plaintifs car les autorités féodales étaient parfois inhumaines et le peuple fut à plusieurs reprises meurtri par l’invasion étrangère et enfin mélancoliques car c’est inscrit dans l’instinct de chacun. On voyait dans la musique l’influence chinoise et indienne notamment dans les instruments de musique comme les différents types de cithares.
Au 20e siècle, la musique a commencé à adopter le mode occidental : opéra, jazz, pop, rock, rap, hip-hop, musique instrumentale, blue…Toutefois, la musique folklorique a toujours eu les faveurs de la population attachée aux valeurs traditionnelles. Pour tracer les grands courants musicaux typiques du Vietnam, il faut citer la musique de la Résistance (nhac do, ou musique rouge) née pendant les deux guerres du Vietnam au 20e siècle et appréciée largement encore aujourd’hui ; la musique jaune (nhac vang, musique très sentimentale même parfois dramatique) préférée par une partie de la population et la musique des jeunes (musique abordant essentiellement les sujets de l’amour et de la vie des jeunes).
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La musique traditionnelle vietnamienne
Les huit instruments de musique classique
- dan nguyet (la guitare-lune),
- Äan tam (la guitare à trois cordes),
- dan ty ba (la guitare à quatre cordes),
- dan nhi (la guitare à deux cordes),
- trong boc (le petit tambourin),
- canh (le petit tympan de cuivre),
- senh tien (la castagnette à sapèque),
- sao truc (flûte de bambou).
Mais en réalité, l’instrumentation musicale est beaucoup plus diverse.
On peut la diviser ainsi :
- Idiophones par percussion : gong de pierre, pseudo mortier métallique avec pilon, cloche, gong métallique, tambour de bronze.
- Membranophones par percussion : tam-tam, tambour.
- Cordophones comprenant cordophones sans manche, cordophones à manches et aérophones.
- Cordophones sans manche : cithare à cinq cordes de soie, cithare à vingt-cinq cordes de soie, cithare à seize corde de cuivre ou d’or, cithare à treize cordes, cithare à vingt-trois cordes, cithare à quarante-deux cordes de cuivre et l’arc sur boite ou monocorde.
- Cordophones à manche : bicorde (Äan nhi), tricorde (Äan tam), monocorde à caisse de résonance trapézoïdale (doc huyen), flûte à huit trous (ong sao), hautbois à manche à six trous (cay ken) et dan bau (cithare monocorde).
- Aérophones : flûte de treize ou dix neuf tuyaux (sanh ou vu), flûte à trente six tuyaux, flûte à languette (hoang), flûte à six trous dont un en arrière (tieu), flûte traversière à huit trous (quan), les sifflets en terre cuite.
La musique traditionnelle vietnamienne par région
Les catégories de chansons populaires du Nord sont variées : le Hat Quan ho (Bac Ninh), le hat vi, le hat dum (Hung Yen), le hat Gheo, le hat dam, le Trong quan (ce sont différentes sortes de chants alternés), le Co La (chanson rythmée)...
Le Centre est connu particulièrement pour ses ho, un autre type de chant alterné. Le ho se divise en ho cạn (au sec) et ho nuoc (sur l’eau). Le ho nuoc comprend ho roi ben (en quittant l’embarcadère), ho cap ben (en accostant), ho mac can (en s’échouant sur un ban de sable), ho mai nhi (en se répondant entre deux bateliers d’une même barque), ho mai day (en s’adresant aux autres), ho cheo thuyen (en ramant), hat do dua (chant des sampaniers).
Ho can se disise en ho keo go (en retirant le bois), ho det vai (en tissant), ho xay lua (en décortiquant du riz), ho gia gao (en pilant du riz), ho tat nuoc (en puisant de l’eau), ho cay lua (en repiquant le riz).
Hue a Ca Hue (mode particulier de Hue) et la musique royale classée le 7 novembre 2003 par UNESCO patrimoine immatériel de l’Humanité.
Au Sud, à part de ho très connus, les gens chantent les ly. Il s'agit des morceaux à rythmes variés. Il en existe environ 40 types : Ly con sao, ly giao duyen, ly cay bong, ly chuc ruou, ly chia tay... A cela s'ajoutent les berceuses très populaires elles-aussi.
Le hat xam (chant des aveugles) et hat chau van (accompagnant les offices médiumniques) sont aussi des types propres au pays.
Les ethnies minoritaires ont quant à eux leur musique
On peut citer Klêu des HÆ¡rê, Anhông des ÊÄê, Mmun des Banar, A-Took des Giarai, Hát Khan des ÊÄê, Giarai, XÆ¡rê, Hmon des Banar. La couleur religieuse ou rituelle est dominante mais il faut également constater des chansons d’amour ou des berceuses très agréables qu’elles pratiquent.
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