La famille vietnamienne est du type patriarcal
Son organisation a été définie par le code Hong-Duc. Celui-ci fut érigé pour réglementer les lois et les principes en vigueur jusqu’à la fin du XVIIIè siècle. Ce code protégeait les citoyens des abus des mandarins, permettait aux femmes de posséder des biens, d’hériter et de répudier leur mari dans certaines conditions.
Le clan est composé d’un certain nombre de familles descendant d’un ancêtre commun. Il ne dépasse pas neuf générations. Le clan se divise en branches et en sous-branches. Les alliés ne font pas partie du clan. Il ne comprend que les branches directes et collatérales males, c’est à dire agnates. Il a une propriété commune, le temple des ancêtres, situé dans la maison du chef de parenté du clan.
En principe le chef du clan est le chef de la branche aînée. Mais s’il meurt prématurément, il est remplacé, soit par son fils aîné, soit par le chef de la branche collatérale la plus proche. Si ce descendant est mineur, il est aidé dans sa tache par le mâle qui par son age, son rang social, son degré de parenté et sa personnalité, est l’homme le plus considérable du clan. A la tête de chaque famille du clan, il y a un chef de foyer.
Le chef du clan est chargé de tenir à jour une sorte d’arbre généalogique où sont inscrits par ordre de filiation le nom de chacun des membres défunts du clan, le nom de sa ou ses femmes qui lui ont donné des garçons, ses dates de naissance et de mort, son lieu de sépulture et ses titres et services remarquables.
On conçoit que dans une paysannerie mal structurée administrativement, à certaines époques troublées sans ordre public et sans gouvernement bien définis, l’individu ait trouvé sa sauvegarde au sein de la famille. Au Vietnam, comme en Chine, la piété familiale a donc été considérée comme la vertu de base, le ciment obligé d’une communauté consanguine dont tous les membres vivants ou morts sont solidaires pour les châtiments comme pour les récompenses. Tout individu doit donc faire des efforts, toute sa vie, pour augmenter la réputation et le prestige de son clan. Dans le confucianisme, manquer à la piété filiale était considéré comme l’un des six crimes atroces.
Les conditions socio-économiques de nos jours ont plus ou moins changé la donne.
Depuis la réunification du pays, plusieurs lois concernant la famille ont été promulguées (lois sur le mariage et la famille de 1986 et de 2000 par exemple), ce qui a permis de promouvoir considérablement l’égalité des sexes. La mentalité a en quelque sorte changé pour ce qui est du rôle des femmes dans la famille mais aussi dans la société (à savoir : présence encouragée et de plus en plus nombreuse de femmes-cadres ou dirigeantes). La famille nucléaire s’amplifie et le nombre d’enfants par famille est incité à se stabiliser au seuil de deux.
Par ailleurs, l’individualisme et le mode de vie plus industrialisé ont concouru à affaiblir les liens familiaux. Mais il n’en reste pas moins que pour chaque Vietnamien, la famille (la grande famille) a toujours quelque chose de très attachant. C’est pourquoi l’on voit souvent au Vietnam des familles à trois, voire à quatre générations. Pour les jeunes, vivre avec ses parents une fois qu’on est marié n’est pas encore quelque chose à éviter.