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L’art de la laque vietnamienne
La laque et sa pratique depuis des milliers d’années, fait partie de l’identité culturelle du Vietnam et du paysage de l’artisanat de l’Asie du Sud Est. On prépare la laque à partir de la sève du laquier qui pousse dans la moyenne région du Nord Vietnam, en particulier dans la province de Phu Tho. Le liquide obtenu par incision de l’arbre est transparent. Traité, il a la couleur noire (son then) ou la couleur brune « aile de cancrelat ». Ce dernier sera couvert des supports en bois en plusieurs couches, en alternance avec étapes de grattages, palissages, incrustation de nacre ou de coquille d’œuf ou encore dessin à main, afin d’obtenir un produit final digne d’une sculpture sur bois. Ces étapes demandent non seulement l’habileté de l’artisan mais aussi d’une patience méticuleuse. C’est un des aspects les plus connus de la décoration asiatique.
Laque vietnamienne
Un peu d’histoire de la laque
Les fouilles archéologiques, depuis les années 1960, ont révélé dans des cercueils en forme de barque appartenant aux tombeaux anciens, des objets en bois ou en cuir laqués, et même des outils pour le travail de la laque. Elles prouvent la naissance de cette production artisanale primitive dès le IVe siècle av. JC, dans le delta du fleuve Rouge. Les objets, peu nombreux et peu variés, étaient surtout enfouis avec les défunts.
Pendant la longue période de domination chinoise (en particulier du 1er siècle au Xe siècle), il n’y a pas encore de document sur la fabrication de la laque vietnamienne.
Du XIe au XVe siècle, sous les premières grandes dynasties royales du Vietnam (Ly-Tran), cet artisanat de nouveau laisse des traces visibles, quoique peu nombreuses (à travers des archives, objets de culte, objet enterrés avec les défunts).
C’est entre les XVIIe siècles et XIXe siècles que la laque vietnamienne connaît un plein essor, surtout au service de la religion (décoration asiatique, architecture, statues, palanquins, panneaux latéraux et verticaux, objets d’art et impériaux). Elle contribuait également à la momification des moines bouddhiques : la pagode Dau (district de Thuong Tinh, Ha Tay), recèle deux momies de bonze en position assise de méditation dhyaniste, laquées rouge et or (XVIIe – XVIIIe siècles).
Entre les XVIIe-XIXe siècles, la laque vietnamienne a su assimiler les apports chinois. Ses artisans ont amélioré sa technique pour permettre aux objets laqués de résister contre le climat tropical humide et d’élargir son éventail de supports (laque sur bois, cuir, terre, pierre, cuivre, rotin, bambou fumé, etc.). Les articles d’usage quotidien sont assez restreints et le gros de la production est réservé aux religions et croyances.
Cet art traditionnel s’est perpétué avec les mêmes tendances sous la domination française dans les villages du delta du nord du Vietnam. Dans la première moitié du XXe siècle, les bibelots et autres objets décoratifs laqués au service de la vie profane (boites, vases, paravents…) se sont multipliés dans les centres urbains. Aujourd’hui ces produits et objets artisanaux (mais ils ne sont pas tous fabriqués dans la pure tradition) font partie, aux côtés des tissages, soieries, ao dai, nattes issues de la vannerie, etc. des objets les plus ramenés par les voyageurs au Vietnam.
La laque vietnamienne s’est renouvelée dans les années 20-30 au contact de l’art occidental introduit par les français par le canal de l’École supérieure des Beaux Arts de l’Indochine, ouverte en 1925. L’artisanat ancien (dont on avait même perdu bien les secrets) essentiellement décoratif s’est mué en un art moderne, un art véritable, capable d’exprimer toutes les nuances de sentiments et pensées. L’école des Laqueurs de Hanoi a fait ainsi son apparition grâce aux efforts des jeunes étudiants vietnamiens de cet établissement. Ces derniers ont découvert la technique de laque poncée, enrichi la matière, les couleurs, les sujets et le style. Faisant de la laque, un véritable artisanat vietnamien abouti.
Rencontre avec un maitre laquier à Hanoi
Rencontre avec un maitrer laquier à Hanoi
La laque est un des métiers d’artisanat traditionnel du Vietnam, qui mérite une découverte lors de votre voyage au Vietnam. Ne manquez pas la visite du village de Ha Thai, à 20 km au sud de Hanoi, la capitale du Vietnam, réputé depuis 200 ans pour son métier traditionnel de la laque. Les produits confectionnés à Ha Thai tels que les bols, assiettes, cuillères, pots de fleurs, plateaux et tableaux sont vendus à travers tout le Vietnam et sont aussi exportés dans de nombreux pays comme l’Angleterre, la France, la Russie et les Etats-Unis. La réputation de ce village est non seulement due à un savoir-faire particulier de ses habitants mais aussi grâce à la qualité de la laque appliquée.
A Ha Thai, durant une expérience sur mesure hors des sentiers battus, vous serez invités avec vos amis ou votre famille, à rencontrer monsieur Dung, peintre renommé et diplômé de l’école des Beaux-Arts à Hanoi, qui a déjà fait plusieurs expositions à la Maison des Arts à Hanoi, aux Etats-Unis, au Japon et en Thaïlande. Sous la houlette de cet expert, les invités vont partir à la visite des différentes familles du village en train d’exercer leur art et en fin de séjour, vous aurez la possibilité de pratiquer l’application de la laque au gré des instructions de cet artiste de renom.
Une expérience s’inscrivant pleinement dans le tourisme responsable et le développement du commerce équitable.