Jeune fille Cham, Cambodge
Les Cham sont la troisième minorité ethnique. La communauté compte environ 300.000 personnes, qui représentent 2% de la population totale du pays. Les Cham du Cambodge sont formés de deux ethnies : la première est composée d’immigrés musulmans vietnamiens qui se sont réfugiés au Cambodge entre le XVIè et le XIXè siècle; la seconde, issue d’une immigration plus ancienne (XIVè - XVè siècles), est constituée de Malais venant de l’archipel indonésien et de la péninsule malaise.
Du fait de leur pratique religieuse, les Cham sont surnommés Khmer islam. Ils ont adopté l'Islam des Malais. Ils possèdent leur propre langue et leur propre écriture. La langue Cham originale appartient à la famille Malayo-Polynésienne occidentale.
Les derniers Cham survivants des Khmer rouge (plus de la moitié de leur population fut anéantie) coulent enfin des jours tranquilles au nord de Phnom Penh et dans la région de Kompong Cham. Au Cambodge, les Cham de l'Ouest ont préservé quelques caractéristiques culturelles originales (par exemple, la prédominance de l'oncle maternel), mais ils sont entièrement intégrés dans le mode de vie cambodgien et parlent la langue Khmer.
Physiquement plus fins, moins foncés, moins grands et de visage plus allongé que les Khmers, ils diffèrent nettement de tous les autres Cambodgiens.
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Religion
C'est un peuple à l’origine hindouiste qui s’est converti à l’islam sous l’influence des marchands indiens et persans surtout présents en Asie du Sud-Est dès le XIIIè siècle. L’islam s’implante dans le pays à la fin du XVIè siècle et se développe au XVIIè siècle par contact avec les marchands arabes, indiens, persans et chinois musulmans. Son introduction tardive au sein de la population cham se greffe à un socle originellement shivaïste, vishnouïste et bouddhiste. Ceci explique la distinction aujourd’hui faite au Vietnam entre les Cham brahmanistes et les Cham musulmans dits bani (« fils du prophète »). Ces derniers ne représentent qu’un tiers de la population chame. Autre conséquence, les Cham bani sont considérés par les musulmans du Moyen-Orient, comme des marginaux en ce sens qu’ils pratiquent un islam dénué de toutes les obligations relatives à la voie majoritaire de l’islam, et hybride de surcroît, par son fort penchant hindouiste et bouddhiste.
La poterie, un art féminin
Les Cham sont réputés pour la poterie. La légende veut que Poklong Chanh, la femme ancêtre mythique des céramistes Cham, n’ait transmis les secrets de la poterie qu’aux femmes. C’est ce qui explique que le modelage et la décoration soient encore l’apanage de ces dames, les hommes se voyant confier la préparation de l’argile ou la cuisson des vases : autant de tâches considérées comme subalternes.