Une femme et un enfant khmer au Cambodge
Avant l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir en 1975, le Cambodge compte neuf millions d’habitants. Le génocide fait environ trois millions de victimes.
Depuis la fin du régime de Pol Pot, la population cambodgienne croit régulièrement et atteint aujourd’hui plus de quatorze millions d’âmes, dont la moitié a moins de vingt cinq ans.
Pour des raisons historiques, sociales et économiques, cette jeune population reste majoritairement rurale. Les Khmers, qui occupent le pays depuis le début de notre ère, représentent à eux seuls 90% de la population. Les 10% restant se composent de Vietnamiens immigrés, de Chinois, de Cham et de minorités ethniques vivant dans les régions montagneuses.
Les Khmers, majoritairement bouddhistes, peuplent le bassin du Tonlé Sap et les plaines formées par le Mékong. Riziculteur attaché à sa terre, le Cambodgien est sentimental, contemplatif, mystique, nostalgique et très fier de son prestigieux passé (la Constitution cambodgienne de 1993 commence en ces mots : « Nous, le peuple cambodgien, étant héritiers d'une civilisation grandiose, d'une grande Nation prospère, d'un haut prestige étincelant comme le diamant… »).
Les Cambodgiens d’origine vietnamienne, quatre millions environ, vivent essentiellement de la pêche sur le Tonlé Sap ou ont des affaires à Phnom Penh. La population chinoise du Cambodge est de plus en plus importante avec l’arrivée de nouveaux hommes d’affaires. Travailleurs et très solidaires entre eux, ils ont un rôle économique particulièrement appréciable au Cambodge.
Les minorités ethniques, les Proto-Indochinois, constituent d’antiques peuplements humains d’origine austronésienne ou austro-asiatique, divisés en groupes et sous-groupes dont les Kroeung, les Kaco, les Kachak, les Jaraï, les Brau, les Mnông Biôt (Phnông), les Rhadé, les Tampua, les Kraol, et les Stieng. Ces groupes, jadis nomades et parfois organisés en fédérations, vivaient dans une relative indépendance, payant quelques tributs aux royaumes voisins. Protégés par l’épaisseur de leurs jungles et par la peur que celles-ci inspiraient aux étrangers, ils assassinent quelques explorateurs et ne sont véritablement soumis que vers les années 1920, suite à des opérations militaires menées par les Français.
Les Cham fuyant le Vietnam arrivent au Cambodge à la fin du 19ème siècle. Ils sont de confession musulmane, environ 200 000, et vivent à l’écart, le long fleuve du Tonlé Sap, au Sud du Grand lac et dans la province de Mondulkiri.