Sapa
Ancienne station climatique de l’époque coloniale perchée à 1 600 mètres d’altitude dans la province de Lào Cai, dans le nord du Vietnam et frontalière avec la Chine, Sapa est la porte d'entrée dans le monde mystérieux des minorités ethniques et des paysages grandioses de rizières en terrasses. Cap sur cette ville située sur le versant droit du fleuve Rouge.
La marche reste le meilleur moyen pour découvrir ce fascinant “pays bleu” surtout que la vallée offre des itinéraires de randonnée et de trek variés qui s’adaptent à tous types de marcheurs, de confirmés à débutants et même pour les enfants et les familles.
Meilleure saison : de mars à mai et de septembre à novembre
Voir les rizières : de fin mai à fin septembre
Genèse et histoire de Sapa
La mise en service d‘une ligne ferroviaire vers la fin du XIXème siècle reliant la ville portuaire de Hai Phong et de Hanoï à Lao Cai, ville frontalière avec le Yunnan, donna naissance à la ville de Sapa qui n’était qu’un bourg isolé enclavé dans les hautes montagnes tonkinoises. Un poste militaire, son sanatorium militaire et une mission catholique furent construits au début du XXème siècle. Des colons français s’y installèrent et à partir de 1910, Sapa devint une véritable station climatique de plus en plus courue par les Français résidant à Hanoï, fuyant les grosses chaleurs et la mousson de la capitale de l’ancienne Indochine française.
De nombreuses villas furent construites pour accueillir les nouveaux résidants et pour accueillir les colons en villégiature. Pendant la guerre d’Indochine, nombre de ces villas furent détruites par l’armée révolutionnaire emmenée par Ho Chi Minh, puis par l’aviation française qui termina l’œuvre de destruction de la ville. Il ne reste malheureusement aujourd’hui qu’une poignée de demeures coloniales et l’église en pierre, seuls témoins de la présence française. Ce n’est qu’en 1993 que Sapa s’ouvrit de nouveau au tourisme et que la ville enclencha son processus de développement.
La mosaïque ethnique de Sapa
Sapa est originellement le territoire de plusieurs groupes d’ethnies minoritaires. Les Kinh ou les Vietnamiens, furent amenés dans la région par les colons français pour travailler à leur construction et pour assurer les services de base. Les deux principales ethnies qui peuplent les vallées de la région de Sapa sont les Hmong noir et les Dao rouge qui se distingue d’un premier coup d’œil, par le costume que portent fièrement les femmes.
Les Hmong noir sont la première peuplade à avoir habité la région de Sapa il y a 300 ans, fuyant les conflits ethniques qui sévissaient au Yunnan voisin. Avec plus de 20 000 personnes, les Hmong noir représentent plus de la moitié de la population à Sapa. Ils habitent de petits hameaux dans les montagnes du Nord qui encerclent Sapa, dans des petits villages aux maisons en bois posées à même le sol. Ils vivent de la riziculture, de la culture de maïs, d’un peu de maraichage et d’élevage mais également du tourisme en vendant du tissu ou en officiant en tant que guide.
Le costume des Hmong noir est assez sobre comparé au flamboyant costume des Hmong fleur. Les hommes portent un pantalon noir ou bleu foncé, une chemise à manches courtes, un gilet avec le long pan et sont coiffés d’un petit chapeau rond noir. Les femmes portent un costume de couleur bleu teinté à l’indigo composé d’une veste ouverte, avec les branches brodées et un pantalon descendant jusqu’au genou, des guêtres couvrant leurs mollets jusqu’aux pieds. Les femmes Hmong noir se distinguent également, par leur coiffe cylindrique et leurs belles boucles d’oreilles en argent.
Quant aux Dao rouge, deuxième plus grande minorité ethnique vivant dans la région de Sapa, ils viennent également du Yunnan, mais ont préféré s’installer dans les vallées où ils cultivent le riz et le maïs. On reconnait les femmes Dao rouge de loin grâce à la magnifique et imposante coiffe rouge, sertie de pièces d’argent qui contraste avec la couleur indigo de leur pantalon et veste à motif ornemental rouge sur les pans antérieurs et postérieurs.
La randonnée
La randonnée reste le meilleur moyen pour partir à la rencontre de ces minorités ethniques et pour tenter de comprendre leurs spécificités culturelles auxquelles chacune est farouchement attachée. Sur quelques heures ou sur plusieurs, lors d’un trekking avec nuits chez l’habitant, découvrez les décors grandioses de rizières en terrasses dégringolant les massifs karstiques et ligne de crête des montagnes, ainsi que les petits hameaux des ethnies, nichés dans des collines et dont le sens de l’accueil est sans égal.
Le mont Fan Si Pan, toit de l’Indochine
Les plus sportifs tenteront de conquérir le mont Fan Si Pan, le plus haut sommet d'Asie du Sud-Est culminant à 3143 mètres. Que les non marcheurs se rassurent, il est également possible d’accéder au sommet en empruntant un téléphérique. Par temps dégagé, vous pouvez alors depuis le toit de l’Indochine profitez d’une vue époustouflante sur la chaîne de montagnes Hoàng Liên Sơn.
Une situation géographique privilégiée dans le nord du Vietnam
Depuis quelques années, une autoroute relie Hanoï, la capitale du Vietnam à Sapa, en 3-4 heures. Le train de nuit fonctionne encore mais semble être de plus en plus délaissé. Sa situation géographique vous permet d’inclure facilement un module de randonnée dans votre circuit au Vietnam dans la région montagneuse du nord (province de Lao Cai). En effet, de Sapa il est facile avec un temps de trajet raisonnable, de se rendre à Bac Ha, à Mu Cang Chai et au lac de Thac Ba.
Restez à l’écart de la cohue
Destination touristique phare du nord du Vietnam, Sapa est victime de son succès. Bétonnage, auberges de jeunesse qui pullulent, embouteillage en ville et sur les sentiers de randonnée, ambiance de kermesse parfois désagréable… nous ont poussé à créer des circuits originaux (treks, randonnés) à l’écart du tourisme de masse, dans des villages reculés pour une expérience de voyage qui doit se rester unique à Sapa.