Fille Katu, Laos
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Origine et population des Katu
Les Katu font partie de la famille ethnolinguistique môn-khmers ou lao theung vivent dans les montagnes de l’Annam, au sud du Laos et au centre du Vietnam (région centrale de la Cordillère Annamitique). Ils représentent une population d’environ 300 000 personnes réparties de façon de façon sensiblement égale entre les deux pays.
En raison de leur habitat éloigné et inaccessible, les Katu ont conservé un grand nombre de leurs traditions culturelles. Ils croient aux esprits de la nature et à l’existence d’un puissant esprit créateur (féminin) habitant le ciel.
Le village Katu
Le village Katu, de forme elliptique ou ronde, est entouré d’une solide haie défensive faite de troncs d’arbres disposés les uns sur les autres et solidement ligotés par des lianes de rotin. Cette haie a une porte d’entrée et une porte de sortie. Au milieu se dresse la maison commune qui domine les habitations. Là se déroulent les cérémonies et fêtes, la réception des hôtels, on y expose des trophées de chasse. Là les anciens du village passent leur temps à tresser des paniers de bambou en racontant leurs souvenirs. Les maisons sur pilotis sont en général petites et basses. Leur profil évoque la carapace d’une tortue.
La tenue traditionnelle des Katu
Les maisons katu sont donc orientées vers le cercle central du village, juchées sur de courts pilotis, prolongées par un auvent semi circulaire, et couvertes par un épais toit de chaume. Les sculptures ornant les piliers principaux et secondaires représentent souvent des lézards géants prolongés par une tête humanoïde, ou l’être légendaire, figure pouvant aussi être accroupie, se tenant la tête entre les mains, à l’air un peu anxieux. Sur le pilier central est posée une longue poutre faîtière sur laquelle s’appuient les traverses qui reposent sur une planche reliant les petits poteaux circulaires. Nul mobilier, dans les maisons katu, une ambiance obscure règne, peu de fenêtres, quelques jarres, dont certaines fort anciennes contiennent le riz ou le manioc fermenté à l’odeur aigrelette, des tam-tams et des gongs. Au niveau du plancher, deux foyers en terre, où fument toujours quelques tisons, au dessus, une claie supportant des bûches est destinée à arrêter les étincelles. A l’intérieur du toit pendent des épis de maïs, du tabac, de la viande boucanée, des filets de pêche, des pièges à animaux, dans les coins sombres, des amis hétéroclites d‘objets noircis, le tout étant souvent patiné d’un vernis noirâtre par la fumée omniprésente.
La vie quotidienne des Katu
La majorité des villages Katu continuent à vivre de la culture du riz de montagne selon le procédé de la culture sur brûlis. En dehors du riz, les Katu plantent aussi du maïs, des patates, du manioc, des arbres fruitiers (bananier, papayers, jacquiers, ananas, citronniers...). Ils pratiquent l’élevage du porc, du buffle, du poulet et, dans certains villages, des chèvres.
Sacrifice du buffle
Le Katu sont connus à travers le Laos pour leur cérémonie annuelle du sacrifice du buffle. Celle-ci se tient généralement pendant la pleine lune de mars afin de rendre hommage à l’esprit du village. En effet, les buffles sont sacrifiés comme une offrande aux esprits pour que ceux-ci protègent et bénissent leur communauté. Lors de cette cérémonie, les hommes du village portent fièrement des masques en bois, des lances et des boucliers en bois, et dansent autour des buffles dans le centre du cercle formé par leurs maisons. Après une période déterminée de danse, les hommes convergent vers les buffles pour la mise morte. La viande est répartie entre les villageois et chaque ménage met une pièce dans un panier sur un poteau en face de leur maison comme une offrande aux esprits.